Des orages qui éclatent soudainement dans votre tête : éclairs lumineux dans votre vision, tonnerres pulsants derrière vos tempes, et une atmosphère lourde qui rend chaque mouvement insupportable. C’est ainsi que beaucoup décrivent la migraine, bien plus qu’un simple mal de tête. Cette maladie neurologique, aussi imprévisible qu’un ciel d’été, peut bouleverser la vie quotidienne et transformer des journées entières en véritables épreuves.
La migraine touche environ 15 % de la population mondiale, avec une prédominance chez les femmes. Pourtant, peu de personnes savent qu’il existe différents types de migraine, chacun avec ses particularités. Comprendre ces distinctions est essentiel pour mieux gérer la maladie, identifier les déclencheurs et mettre en place un traitement adapté.
On distingue principalement 4 grands types de migraine : la migraine sans aura, la migraine avec aura, la migraine chronique et la migraine vestibulaire.
1. La migraine sans aura
La migraine sans aura est la forme la plus courante, représentant près de 70 à 80 % des cas. Elle se manifeste par une douleur d’intensité modérée à sévère, souvent décrite comme pulsatile, généralement localisée d’un seul côté de la tête. Cette douleur peut durer de 4 heures à 72 heures si elle n’est pas traitée.
Les symptômes les plus fréquents incluent :
- Une intolérance à la lumière (photophobie) et au bruit (phonophobie).
- Des nausées et parfois des vomissements.
- Une aggravation de la douleur lors d’un effort physique ou d’un simple mouvement.
Ce type de migraine est très handicapant, car il oblige souvent les personnes touchées à interrompre leurs activités professionnelles, familiales ou sociales pendant plusieurs heures ou jours.
2. La migraine avec aura
La migraine avec aura touche environ 20 à 30 % des patients migraineux. Avant ou pendant la crise, la personne ressent des symptômes neurologiques transitoires appelés aura, qui durent généralement entre 5 et 60 minutes.
Les manifestations les plus fréquentes sont :
- Troubles visuels : vision trouble, éclairs lumineux, taches scintillantes, zones aveugles temporaires.
- Troubles sensitifs : engourdissements, picotements d’une main, du visage ou de la langue.
- Troubles du langage : difficultés à s’exprimer ou à trouver ses mots.
L’aura est réversible mais peut être angoissante, surtout la première fois. Après l’aura, la douleur migraineuse s’installe, avec les mêmes caractéristiques que la migraine sans aura. Certaines personnes peuvent toutefois présenter une aura sans céphalée.
La migraine avec aura nécessite une vigilance particulière, car certaines études ont montré un lien entre ce type de migraine et un risque cardiovasculaire légèrement accru (notamment d’AVC chez les femmes jeunes qui fument ou prennent une contraception hormonale).

3. La migraine chronique
La migraine chronique est définie par la présence de céphalées au moins 15 jours par mois pendant plus de 3 mois, dont au moins 8 jours correspondent à des crises de migraine typiques.
Elle représente environ 2 % des migraines mais est l’une des formes les plus invalidantes. Les patients souffrant de migraine chronique vivent pratiquement avec une douleur quasi permanente, ce qui entraîne :
- Une fatigue persistante.
- Des troubles du sommeil.
- Une anxiété accrue et parfois une dépression secondaire.
Cette forme demande une prise en charge spécifique, souvent pluridisciplinaire. En plus des traitements médicamenteux de fond (comme les anti-CGRP ou la toxine botulique), des approches complémentaires telles que la kinésithérapie, l’ostéopathie, la relaxation ou la gestion du stress peuvent être très bénéfiques.
4. La migraine vestibulaire
La migraine vestibulaire est une forme moins connue mais qui gagne en reconnaissance. Elle associe les symptômes classiques de la migraine à des troubles de l’équilibre.
Elle se traduit par :
- Des vertiges pouvant durer de quelques minutes à plusieurs heures.
- Une sensation d’instabilité et de désorientation.
- Des troubles visuels, auditifs ou une sensibilité accrue aux mouvements.
La migraine vestibulaire est parfois confondue avec des pathologies de l’oreille interne, ce qui peut retarder le diagnostic. Pourtant, une prise en charge adaptée permet de réduire la fréquence et l’intensité des crises.

Pourquoi est-il important d’identifier son type de migraine ?
Reconnaître le type de migraine dont on souffre est une étape clé pour :
- Adapter le traitement : certains médicaments comme les triptans sont particulièrement efficaces dans certaines formes de migraine.
- Éviter les erreurs de diagnostic : par exemple, ne pas confondre une migraine vestibulaire avec une maladie de l’oreille interne.
- Prévenir les complications : une migraine chronique non traitée peut entraîner une dégradation importante de la qualité de vie.
- Mieux gérer les déclencheurs : stress, manque de sommeil, alimentation, hormones, etc.
Conclusion
Les migraines se déclinent en quatre grands types :
- La migraine sans aura.
- La migraine avec aura.
- La migraine chronique.
- La migraine vestibulaire.
Même si leurs manifestations varient, toutes ont un point commun : elles peuvent devenir très invalidantes si elles ne sont pas diagnostiquées et traitées correctement. Consulter un médecin, et en particulier un neurologue, est essentiel pour identifier son type de migraine et bénéficier d’une prise en charge adaptée.
👉 Comprendre son type de migraine, c’est la première étape pour reprendre le contrôle sur sa santé et améliorer durablement sa qualité de vie.