Que peut soigner la kinésithérapie maxillo-faciale ? Une approche essentielle pour les douleurs du visage, de la mâchoire et du cou

Lorsque l’on pense à la kinésithérapie, on imagine spontanément la rééducation d’un genou, le renforcement d’une épaule ou la prise en charge d’un mal de dos. Pourtant, une branche moins connue mais extrêmement précieuse de la profession s’intéresse au visage, à la mâchoire, au cou et à toute la sphère oro-faciale : la kinésithérapie maxillo-faciale.
Cette spécialité, qui demande une formation pointue, accompagne les patients souffrant de douleurs articulaires de la mâchoire, de troubles de la déglutition, de séquelles neurologiques, mais aussi de migraines, d’acouphènes ou encore de paralysies faciales.

L’objectif est simple mais d’une importance majeure : redonner au patient confort, mobilité et qualité de vie, dans une région du corps où la moindre gêne peut rapidement devenir invalidante.

1. Traitement des douleurs de mâchoire (ATM) et des troubles de l’ouverture buccale

L’une des principales raisons de consulter un kinésithérapeute maxillo-facial concerne les troubles de l’articulation temporo-mandibulaire (ATM).
Cette articulation, située juste devant l’oreille, permet d’ouvrir la bouche, de mâcher, de parler, d’avaler. Lorsqu’elle dysfonctionne, les symptômes peuvent être nombreux :

  • douleurs à la mâchoire ou à l’oreille,
  • craquements et ressauts,
  • difficulté à ouvrir grand la bouche,
  • crispation et fatigue musculaire,
  • douleurs cervicales associées.

Les causes sont variées : bruxisme, stress, mauvaise posture, traumatisme, chirurgie dentaire, occlusion perturbée ou hyperactivité musculaire.
Le kinésithérapeute maxillo-facial travaille alors sur la musculature, la mobilité articulaire, la posture cervicale, mais aussi les habitudes de vie (respiration, déglutition, serrement des dents).
Cette approche très fine permet d’améliorer l’ouverture buccale, de réduire la douleur et de rétablir un mouvement fluide de la mâchoire.

mâchoire traité par la kinésithérapie maxillo-faciale

2. Prise en charge du bruxisme et de ses conséquences

Le bruxisme — grincement ou serrement des dents — est aujourd’hui en forte augmentation, notamment avec le stress, l’anxiété, les écrans ou les troubles du sommeil.
Il entraîne des tensions extrêmes dans les muscles masticateurs, parfois comparables à des crampes permanentes.

La kinésithérapie maxillo-faciale aide à :

  • détendre les muscles masséters, ptérygoïdiens et temporaux,
  • réduire les douleurs qui irradient vers la tempe, la nuque ou les épaules,
  • rééduquer la posture de repos mandibulaire,
  • diminuer la fatigue faciale et les maux de tête associés.

Associée à une gouttière (si nécessaire), elle constitue une stratégie complète et scientifiquement validée pour réduire durablement les symptômes du bruxisme.

3. Rééducation après une chirurgie de la mâchoire ou du visage

Après une chirurgie orthognathique, maxillo-faciale, ORL ou dentaire, la mâchoire peut perdre en mobilité et les tissus peuvent rester tendus, douloureux ou œdématiés.
La kinésithérapie maxillo-faciale joue alors un rôle déterminant pour :

  • retrouver une ouverture buccale correcte,
  • diminuer les adhérences musculaires et cicatricielles,
  • réduire l’œdème postopératoire,
  • accélérer la récupération fonctionnelle,
  • réharmoniser les mouvements faciaux.

Cette étape est souvent sous-estimée, alors qu’elle conditionne une grande partie du résultat final de la chirurgie.

kiné maxillo-faciale

4. Prise en charge de la paralysie faciale et des troubles neurologiques

Une paralysie faciale — due à un zona, une infection virale, un traumatisme ou un déficit neurologique — peut avoir des conséquences majeures sur la vie quotidienne : asymétrie du visage, œil qui ne se ferme plus, difficulté à sourire, perte de mobilité buccale.
Le rôle du kinésithérapeute maxillo-facial est ici essentiel, grâce à :

  • des exercices de réactivation musculaire ciblée,
  • la prévention des compensations (synkinésies),
  • des techniques manuelles de stimulation,
  • un travail patient et progressif sur le sourire, la prononciation et la mimique,
  • un accompagnement psychologique dans une période souvent difficile.

La recherche montre clairement que une rééducation précoce améliore le pronostic fonctionnel et réduit les séquelles.

5. Traitement des troubles de la déglutition et de la respiration oro-faciale

La déglutition atypique, les difficultés à avaler, les tensions linguales ou les déséquilibres dans la respiration buccale peuvent entraîner des conséquences sur la posture, la mâchoire, les dents ou la phonation.
Le kinésithérapeute maxillo-facial aide à :

  • rééduquer la langue,
  • normaliser la musculature oro-faciale,
  • apprendre une déglutition fonctionnelle,
  • améliorer la respiration et la posture buccale.

C’est un domaine central chez les enfants, mais aussi chez les adultes après chirurgie, orthodontie ou traitement ORL.

kiné ATM

6. Migraines, céphalées de tension et douleurs cervicales associées

La sphère crânienne est étroitement liée à la mâchoire et au cou.
Un muscle hypertonique, une mâchoire crispée ou une posture affaissée peuvent provoquer :

  • migraines,
  • céphalées de tension,
  • douleur autour de l’œil ou de la tempe,
  • sensation de tête lourde.

La kinésithérapie maxillo-faciale agit alors sur la relaxation musculaire, la posture cervicale, la respiration, la décompression articulaire et les tensions faciales, offrant un soulagement notable et durable.

muscles de la mâchoire

Conclusion : une spécialité indispensable pour une zone du corps trop souvent négligée

La kinésithérapie maxillo-faciale s’adresse à toute personne souffrant de douleurs de mâchoire, de troubles de la déglutition, de migraines, de tensions faciales, de bruxisme, de séquelles de chirurgie ou de paralysie faciale.
Grâce à une expertise très pointue, elle offre des solutions concrètes, scientifiquement validées, pour restaurer la fonction et améliorer le confort quotidien.

Dans notre centre médical, cette approche est souvent intégrée dans un travail pluridisciplinaire — ostéopathes, kinésithérapeutes, médecins, dentistes — afin d’offrir à chaque patient un suivi global, humain et personnalisé.

Publications similaires